- tonton
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• 1712; formation enfantine à redoublt, altér. de oncle, d'apr. tante, tantine♦ Oncle (lang. enfantin). Tonton Pierre. Mon tonton. Appellatif Oui, tonton ! Fam. Le tonton et la tata. — « Les Tontons flingueurs », film de Lautner. Tonton macoute.tontonn. m. (Dans le langage enfantin.) Oncle. Tonton Jean.|| (Afr. subsah., Antilles fr., Réunion) Appellation exprimant un respect affectueux, utilisée, même à l'âge adulte, pour un homme de la génération du père.⇒TONTON, subst. masc.A. — [Dans la lang. des enfants] Oncle. Tonton et tata. Mon oncle Joseph, mon tonton comme je dis, est un paysan qui s'est fait ouvrier (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 18). Le tonton Amédée, c'était le bon garçon: il avait la façon de parler aux gens dans le gousset, de les envelopper de propos et de taloches (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 114).B. — [À Haïti] Tonton Macoute. Membre de la police parallèle. Le climat de terreur entretenu depuis une semaine par les bandes armées duvaliéristes [du président Duvalier] (les « tontons macoutes »), qui s'est transformé hier en tuerie, a obligé le Conseil électoral à annuler les élections haïtiennes (L'Est Républicain, 30 nov. 1987, p. 1, col. 3).— P. anal. Les tontons macoutes africains (...) espionnent, kidnappent, torturent (Le Nouvel Observateur, 1er avr. 1974, p. 29).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1712 (FÉNELON, Lettre au marquis de Fénelon ds Corresp., t. 11, p. 149, n° 101 ds Arch. St. n. Spr. t. 205, p. 372). Altér. enf. de oncle, sur le modèle de tante, tantine. Fréq. abs. littér.:94. Bbg. BLOCH.-RUNK. 1971, p. 359. — BONNAFOUS (S.). De « M. François Mitterrand » à « Tonton » ou les variations significatives d'une désignation. Cah. Lexicol. 1985, n° 46, pp. 13-15. — HENSCHEL (B.). Qq. dat. nouv. du 18e s. Fr. mod. 1969, t. 37, p. 123. — QUEM. DDL t. 20.
1. tonton [tɔ̃tɔ̃] n. m.❖♦ Altér. de toton. ⇒ Toton.————————2. tonton [tɔ̃tɔ̃] n. m.ÉTYM. 1712, cit. 1.; formation enfantine à redoublement de tante, tantine d'après oncle.❖1 Oncle (lang. enfantin). || Tonton Pierre. || Mon tonton. || Le tonton et la tata (tante). — REM. De nos jours, le mot est plutôt non bourgeois.1 Bonjour, petit fanfan, tu connais la tendresse de Tonton pour toi.Fénelon, Correspondance, 1712, in D. D. L., II, 5.2 Tu as aussi les amitiés de ta cousine, de tous les enfants qui se souviennent bien de leur tonton, si édifiant.2 ☑ (V. 1970, du créole haïtien Tonton Macoute « l'ogre au grand sac », de tonton « oncle, vieillard », et macoute, altér. de djacoute, mot caraïbe « grand sac »). Loc. Tonton Macoute : en Haïti, membre de la police parallèle (appelé pour ses exactions du nom de l'ogre dont on menace les enfants, le croquemitaine). — (Dans d'autres pays). || « À Salonique, des tontons macoutes armés de barres de fer matraquent les jeunes… » (l'Express, 12 mars 1973, p. 115). || « Ces “tontons macoutes” africains (…) espionnent, kidnappent, torturent… » (le Nouvel Obs., 1er avr. 1974, p. 29).
Encyclopédie Universelle. 2012.